mercredi 14 juillet 2010

La Marmotte

Par Gus. Fin juin – début juillet. Pendant que certains valeureux membres du TDL repoussent les limites humaines du côté de la Transalp et de la XXAlps Extreme, une belle brochette d’amoureux de la montagne avait décidé d’aller faire un tour du côté de l’Alpe d’Huez pour la cyclosportive « La Marmotte ». Défi paraissant certes bien léger par rapport aux épreuves précitées, mais étant un temps fort et bien difficile de la saison, avec 175km et 5.000m de dénivelée au programme. Pour cette édition 2010, une équipe de choc – principalement borquine - a été sélectionnée et retenue sur la ligne de départ. Dans la catégorie poids plumes : 61 kilos sur la balance, un maigre de Saint-Hubert, pas aussi maigre que le Willy d’Arville ou pas aussi sec que le poulet de 6 semaines, mais pas loin, disons poulet de 8 semaines (NB enfin admis sur la ligne de départ, pour rappel lâché par ses 2 coek à 8 jours du départ lors de l’édition 2008 et interdit de départ car lâché par son petit corps en 2009. La 3e est la bonne comme dit l’adage). Dans la catégorie poids léger : 65 kilos sur la balance, un facteur-grimpeur de Saint-Hubert qui s’est préparé secrètement et de manière déloyale dans les Vosges la semaine avant ; 65 kilos également pour un moustachu, cousin de Lance, de Remichampagne, qui lui carbure aux piqures aux cervicales et 65 kilos encore, un enseignant de Villance qui a pris goût aux cyclosportives cette année et qui montre à l’avant son Cervelo. Dans le catégorie poids moyens, les deux gros de la troupe : 72 kilos pour un banquier de chez tante lulu, expatrié à Bastogne, et qui l’hiver ne fait que manger au lieu de rouler et 72 kilos également pour un trapu de Vesqueville, avec des mollets larges et bien dodus, notre père spirituel du WE, alias papa Ben. Sont partants dans la catégorie poids lourds, savoir les au moins 80 kilos : personne ! En effet, pas de René, dont en attend toujours le certificat médical d’excuse, et pas de Boris non plus, alias la « Bête de l’Ardenne », ayant prétexté toutes sortes d’excuses (comme par exemple nous dire qu’il allait escalader le Mont-Blanc la semaine suivante, comme si on allait le croire…).
Ces présentations étant faites, notre groupe prend la route de Bourg d’Oisans le jeudi, et plus précisément du Col d’Ornon où nous logeons au gîte le Chamois. Heureusement nous savons encore lire une carte et nous ne faisons pas la même erreur que des Hollandais qui sont partis dans un autre gîte le Chamois, celui-là en Savoie, dixit le patron. Nous sommes donc accueillis par le patron et… son loup ! Paraît-il, il l’a sauvé de la mort en le recueillant en Tchéquie.. pour autant ce sera motus et bouche cousue pour obtenir de plus amples informations. Origine douteuse donc.
Installation dans les chambres, Emile et Gisèle en couple, Eric et Alexandra idem, et le quatuor restant ensemble, sur des lits superposés (note à l’attention des transalpeurs : nous, nous faisons ça à l’ancienne, tous dans le dortoir comme des guerriers ;) ). Sommeil plus ou moins difficile, Pierre-Henry ayant emporté sa trompette pour la nuit. Vendredi matin, lever des sportifs, petit-déjeuner et en route vers la vallée pour aller se dérouiller les jambes. Petit tour à Bourg d’Oisans, premier kilomètre de l’Alpe d’Huez (pas plus) et puis remontée du Col d’Ornon (sauf pour Gus qui se sacrifie pour assurer le reportage multimédia (officiellement, car officieusement il n’a pas envie de se taper 12 bornes de montée la veille du D-DAY).

Petite douche et puis nous re-descendons en voiture à Bourg d’Oisans, petite visite au magasin « Cycle et Sports » et puis pizzeria en terrasse. Régime pizza pour certains, régime tagliatelles au roquefort pour d’autres et régime salade avec une chenille verte dedans pour Gisèle (au moins comme ça elle était sûre que ce n’était pas une préemballée (la salade, pas la chenille)).

Après avoir essayé de dialoguer avec la serveuse et de lui faire comprendre que lorsque nous demandons un grand café, ce n’est pas deux petits serrés servis en même temps, mais un café moins fort avec du lait, nous grimpons à l’Alpe pour aller chercher les dossards (et en même temps ça fait une reco pour Pierre-Henry qui ne connaît pas les 21 lacets). Nous retrouvons également le pote du facteur-grimpeur, savoir Freddy de Toulon et Philippe des Crack's de Wellin. Place alors à un cours de math (Willy, tu me corriges si je me trompe) : il y a 3 vagues de départ : 7h00 – 7h30 et 7h50 et la descente du Glandon est neutralisée suite aux incidents des années précédentes. Bref, celui qui part dans le premier sas n’a pas intérêt à se réjouir trop vite de son classement, à tout le moins pendant au moins 50 minutes à partir de l’arrivée, le temps que ceux du 3e sans arrivent. De plus, autant ravitailler après qu’avant le tapis situé au sommet du Glandon, vu que le chrono est arrêté jusque dans la vallée. Pour les cadors, sur la ligne, autant partir 30 places derrière, rejoindre le groupe de tête et comme ça pas besoin de gagner au sprint. Bon, ça devient un peu compliqué tout ça, et puis de toute manière il n’y a qu’une chose à faire : pédaler. La Marmotte, pour ceux qui ne le savent pas, a fait l’objet d’une OPA par nos voisins hollandais depuis quelques années, et ceux-ci représentent environ 60% du peloton au départ. Bref, ça cause partout neerlandais, nous voilà en mode Tour des Flandres ou Banque de la Poste cycling tour.
En repassant à Bourg d’Oisans sur le chemin du retour, donc, c’est l’heure de Pays-Pas-Brésil et nos voisins les tulipes sont en terrasse, rivés sur le match. Nous sommes pour le Brésil, of course, sauf Didier. Car comme dirait notre facteur-grimpeur : autant qu’ils gagnent ces hollandais, et si possible après les prolongations, ça les fait rester debout plus longtemps et ils feront sûrement la fête le soir. Donc ça fait 500 places de gagnées le lendemain. CQFD.
Retour au gîte et dernière révision des machines (et changement d’un pneu pour Gus, car une hernie suspecte menace de gangrener son Conti GP 4000, pourtant changé à peine un mois avant). Sur ce coup-là, amateurisme au TDL, car personne ne possède de pneu de rechange. Heureusement un canadien vole à son secours et lui file un Vittoria du team CSC (sans moteur).
Souper pâtes sauce moutarde-estragon, volaille et pinard pour Lance de Remichampagne. Dodo bien tôt et trompette toute la nuit pour Pierre-Henry.
Samedi 4h45, lever des troupes. Gatosport, café, jus d’orange et en route pour le sas de départ. Ben, Didier et Emile dans le sas 1, Gus et Pierre-Henry dans le sas 2 et Eric dans le sas 3. La Marmotte, c’est une épreuve assez particulière : il faut garder ses forces tout le long, mais essayer – forcément – de ne pas s’endormir en chemin. Place tout d’abord aux 22km du Glandon pour monter à quasi 2.000m d’altitude. Ensuite la descente est neutralisée – on va finir par le savoir – et ce n’est pas une mauvaise chose, ça évite de voir des kamikazes se la jouer à la Bernard Hinault version Dauphiné Libéré 1977, tout ça pour gagner 10 places. Place à la vallée de la Maurienne où il suffit de prendre un groupe où les hollandais fendent le vent. Ensuite, la journée commence vraiment avec les 33km du Col du Galibier pour monter à plus de 2.600m d’altitude. Cette petite côte étant gravie, descente de 42km jusque Bourg d’Oisans et puis place à la dure des dures : la grimpée de l’Alpe avec 160km au compteur. La chaleur est suffocante et à certains endroits on a l’impression de mettre sa tête dans un four. C’est réellement un grand moment de la saison, et la tête joue quasi autant que les jambes. Pour les puristes, il faut donc ajouter environ une demi-heure aux chronos officiels pour avoir une idée du temps total sur les 174km (temps moyen, car il est certain que celui qui fait la descente à fond va mettre moins de temps, mais ça doit faire plus ou moins ça, vu que justement la descente est neutralisée pour qu’on ne soit pas tentés de faire les équilibristes).
Très belle perf pour Didier en 7h07.
Très beau chrono pour Eric en 7h13.
Pareil pour Emile en 8h05 (qui, à quelques minutes près, vérifie l'adage selon lequel on met le même temps aux 3 ballons et à la Marmotte).
8h18 pour Pierre-Henry (avec 2.500km au compteur seulement) et qui, je cite, « n’avais jamais autant souffert que dans l'alpe, quand je vois les photos franchement j'aurais pu jouer dans thriller de Mickael Jackson ».
8h43 pour Gus (qui ne vérifie pas l'adage avec les 3 Ballons, car 45 minutes de plus).
Abandon malheureusement pour Ben, vaincu par son dos (à moins que ce ne soit pas la boîte complète de Malto qu’il s’est enfilée les 3 jours avant l’épreuve).
Sur place, nous retrouvons le Phileas Fogg du TDL, alias Alex Joris, qui lui vient de franchir Col de Vars, Col du Lautaret et montée de l’Alpe pour nous rejoindre. Une journée somme toute normale pour notre aventurier, en fait la 19ème consécutive (pour rappel de ses aventures de la XXAlps Extrem, voir les articles précédents du blog).
Petit repas et puis descente dans la vallée. Coup de chapeau au passage à ceux qui attaquent encore la montée de l’Alpe vers 18H, pour eux c’est vraiment une longue journée. Remontée du col d’Ornon – en voiture cette fois-ci – et retour au gîte pour le débriefing. Une ou l’autre bonne petite bière, plusieurs demis de rouge. Repos des coureurs, Didier en pro avec les bas de contention (il sait comme ça ce qui l’attend quand il ira au home), dodo et pour Pierre-Henry concert de trompette, cor de chasse et grosse caisse (à noter que les vieux briscards étaient encore au génépi devant le comptoir pour terminer la bouteille alors que les p’tits jeunes étaient dans les bras de Morphée depuis un bon moment...;-) ). Dimanche matin, départ tranquille, sans décrassage (Thierry et José pardonnez-nous) et arrêt sur l’autoroute pour un repas équilibré et de récupération : Quick avec big menu et deuxième burger en accompagnement. Retour tranquille dans nos chaumières en fin de journée. Vraiment un très chouette WE team de lux, en espérant être encore plus nombreux l’an prochain !!!

lundi 5 juillet 2010

XXAlps d'Alex : Suisse, France

Etape11 :Brussio (Tirano) - Splügen Bernina pass (2323) Maloja- pass (1851) Splügenpass (2113) 157 km - dénivelé 3673 m Deux très longs cols au programme. Plus de 30km chacun avec des dénivelés supérieurs à 1700m.Lors de l’ascension du Berninapass, j’ai croisé à plusieurs reprises le célèbre train qui passe par le sommet et qui régulièrement utilise un signal sonore pour avertir de sa présence. Les 33km du splügenpass m’ont usé et j’étais tout heureux d’arriver au sommet qui marque la frontière entre l’Italie et la Suisse. Montée finale de 6 km pour atteindre mon logement à Hinterheim dans une maison du 18 ème siècle. Etape 12 Splûgen - Sedrun Bernardino-pass(2065) lukmanier-pass(1914) 149 km - dénivelé 2840 m Etape roulée sous la chaleur. Très beau site au sommet du Bernardino-pass. Longue descente vers Bellinzona(300m) où se trouve le pied du lukmanierpass. Je suis l’itinéraire cycliste pour atteindre le sommet, soit 40 km d’ascension avec de fréquents passages où la route redescend ce qui augmente le dénivelé. Je dois avouer que cette ascension était assez éprouvante sous la canicule. Descente et remontée vers Sedrün dans un décor naturel que j’admire plusieurs fois. Etape 13 Sedrun - Interlaken Oberalppass (2044) Col du Saint Gothard (2108) Nufenen (2478) Grimselpass (2165) 176 km - dénivelé 3810 m Sans contestation une des plus belles étapes avec 4 sommets de plus de 2000m au menu ( plus de 60km d’ascension ). La chaleur m’est de plus en plus agréable. Il m’est impossible de décrire la beauté des paysages que je découvre à chaque détour de la route. Depuis 3 jours, je rencontre des ascensions d’une longueur de 20 à 40km comme le Nufenen. Dans ce genre d’ascension, il faut être très attentif à l’hydratation et à l’alimentation. C’est aussi psychologiquement usant. Arrivée à Interlaken , fleuron touristique de la Suisse allémanique. Etape 14 Interlaken - Orsieres Sannenmöser (1279) col du Pillon (1546) col de la Croix (1778) 168 km - dénivelé 2643 m Dernière étape totalement sur le territoire suisse que je considérais à tort comme étape de transition. Pas de grand col, mais un relief accidenté, après 20km en longeant le lac de Thoune. J’ai pu échapper aux orages qui ont éclaté localement. Mon logement est situé dans la montée du Grand Saint Bernard où la circulation est dense. Point commun à toutes les régions de Suisse, nombreuses indications d’itinéraire pour les cyclistes.

Etape15 : Orsieres - Bourg Saint Maurice Grand Saint Bernard (2469) Petit Saint Bernard (2188) 145 km - dénivelé 3397 m Etape uniquement consacrée aux Saint Bernards. Uniquement 2 cols mais une soixantaine de km d’ascension. Circulation dense avant le tunnel du Grand Saint Bernard. Les 7 derniers km qui sont les plus raides, en l’absence de voitures furent un réel plaisir. Arrêt prolongé au sommet. Longue descente vers l’Italie et le Val d’Aoste où règne une chaleur étouffante. Faux plat montant vers le pied du petit Saint Bernard. Malheureusement, le sommet du Mont Blanc est sous les nuages. A 5km du sommet du PSB, premières gouttes de pluie Le ciel étant menaçant, je ne m’attarde pas au sommet car la descente est longue de 29 km , la chaussée est détrempée et glissante, absence de protection en de nombreux endroits. Logement dans une ancienne école de douane reconvertie en hôtel depuis de nombreuses années. Etape 16 Bourg Saint Maurice - Valloire Iseran (2764) Madeleine (1745) Télégraphe (1566) 145 km - dénivelé 3257 m Longue ascension de 45 km pour atteindre le sommet de l’Iseran en passant par le barrage de Tignes et la jolie station de Val d’Isère. Aucun pourcentage important mais environ 1955m de dénivelé. J’ai accompli les 80 km séparant le sommet de l’Iseran du pied du Télégraphe en luttant contre un fort vent de face. Passage par le petit col de la Madeleine n’ayant rien à voir avec le redoutable Col de la Madeleine, tout proche, mais culminant à plus de 2000m. Montée sans aucun problème du col du Télégraphe qui m’a toujours réussi. Hébergement aux Verneys dans le début de la montée du Galibier. Etape 17 Valloire - Jausier Galibier (2642) Lautaret (2058 descente) Izoard (2380) Vars nord (2108) 148 km - dénivelé 3596 m Etape classique identique à celle que j’ai faite lors de mon TDF avec passage au sommet de 3HC.J’ai roulé 1h30plus vite que lors de mon TDF, où j’avais mangé un peu tard dans la montée de l’Izoard qui m’avait posé certains problèmes. Cette fois, c’est le début de Vars qui est très raide qui m’a semblé pénible. J’ai de nouveau échappé à l’orage de fin d’étape. Hébergement en chambre et table d’hôtes à Jausier (3ème passage), où je suis accueilli en ami, un vrai plaisir. Etape 18 Jausier - Jausier Cayolle(2326) Champs (2087) Allos (2247) 142 km - dénivelé 3476 m Un classique en Ubaye que cette boucle de 3 cols à plus de 2000m au départ de Barcelonnette. Bonus de 18km vu mon hébergement à Jausier. Cayolle et Allos : 2 longs cols sans pourcentage excessif. Champs : plus court, plus pentu, descente très dangereuse vers Colmars. Point commun aux 3, très peu de circulation, donc plaisir accru. J’ai eu la chance d’apercevoir à plusieurs reprises des marmottes. De nouveau, j’échappe de justesse à l’orage. Demain, je rejoints le groupe TDL qui participe à la Marmotte. Etape 19 : Jausier - Alpe d’ Huez Vars sud (2108) Lautaret sud (2058) Alpe d’ Huez (1860) Faux plat montant de 6 km avant l’entame du col de Vars versant sud. Dans le col, je dépasse des cyclos italiens qui participent à une épreuve de moyenne distance (400km) qui vu l’allure et la fatigue physique auront beaucoup de difficultés pour rejoindre l’arrivée. Les derniers km de Vars sont très raides. Route vallonnée de Guillestre à Monetier les bains, au pied du col du Lautaret. Au sommet, je m’intègre dans les groupes participants à la Marmotte. Direction l’Alpe où la chaleur se fait lourdement ressentir dans les premiers km et où j’ai le plaisir de côtoyer Emile et Eric qui terminent leur Marmotte. Au fil de la journée, retrouvailles avec tous les cyclos TDL qui participent à cette cyclosportive sans oublier les accompagnatrices qui ravitaillent au pied de l’Alpe. En 19 jours, j’ai parcouru 3.057km pour un dénivelé de 58.676m avec passage par 30 cols de plus de 2.000m. Pas encore effectué les stats pour les autres cols. Félicitations à tous les cyclos TDL qui ont participé à la Marmotte qui est une épreuve éprouvante et un must du calendrier. Merci à vous pour votre accueil et pour la soirée en toute convivialité qui a suivi dans le plus pur esprit TDL. Je me permets d’adresser un remerciement spécial à Augustin pour le blog, à Gisèle et Emile qui ont rapatrié le solitaire et sa monture qui a besoin d’un bon décrassage et d’une petite révision.

Et comme dirait Emile :

Chapeau à ce petit monsieur (par la taille tout comme moi d'ailleurs) mais grand cyclo à l'endurance inébranlable pour ce qu'il vient de réaliser. En moyenne 150km avec 3000 m pendant 19 jours sans récup. Je n'en connais guère en Wallonie qui sont capable de faire cela. Il m'a attendu dans le final de la Marmotte pour terminer l'Alpe et me prendre en photo. Il s'avait encore se mettre en danseuse après 19 jours ... moi, non. Merci Alex d'avoir terminé cette montée avec moi et bonne récup méritée en Italie. Lance From Remych.