Les Flahutes

Peu à peu, le tour des Flandres cyclo est devenu un des rendez-vous incontournables de la saison. La veille de l’épreuve des pros, c’est l’occasion de faire le parcours en entier, ou en partie, sur le même tracé. Au menu : - entrée sur routes sinueuses et en mauvais état, - plat principal en secteurs pavés, – dessert avec des bergs dont la pente vous fait presque mettre pied à terre. Le ronde cyclo, c’est un peu notre ardéchoise : 19.000 participants, des villages en fête, une ambiance incomparable sur et à côté de la route, une passion inégalable des flamands, une logistique monstrueuse, un reportage en direct d’une heure sur TV1… (et aussi une fameuse récupération nationaliste, mais ça c’est autre chose). Qui n’a jamais rebondi sur la Kergate ou la Paddestraat, lutté pour arriver en haut du Koppenberg ou du Mur de Grammont, ne connaît que des fragments des classiques du Nord. Cette année, entre les men in black en stage, les éclopés et les blessés et ceux qui n’avaient pas envie de venir, nous nous sommes retrouvés à 7 pour aller manger du kassei. D’un côté les vrais flahutes pour 250 bornes : Phil, Christian et Johan (le tournaisien) et de l’autre les 2/3 de flahutes pour 150 bornes : Emile, Quentin, moi-même et Jérôme Poncelet (la guest star du jour (lorsque la biture du matin se fut évaporée)).

Une fois la décision prise d’aller tourner et retourner en rond sur un rayon de 50 km (avons-nous fait toutes les routes de la commune de Mater ?), reste à s’équiper d’un mulet bien résistant. Une bonne délégation Trek est présente, puisque Quentin, Emile et Phil seront sur la même monture. Pour ma part, j’enfourcherai mon Merck-brantano en alu avec mes 2 roues arrières (c’est du moins ce qu’a cru Emile en les sortant des housses, au vu du poids). Poids total : 10kg (dont 2kg pour les roues), un vrai sherman de guerre. Indestructible…

Matos en ordre pour tout le monde (pas de chaîne et cassette incompatibles à changer dare-dare chez Van Eyck cette édition) et c’est parti pour une bonne journée de bonheur ! Nous rejoindrons les vrais flahutes au ravito à Audenaarde, parti eux à l’aube depuis Bruges. Avec les participations, on finit par connaître le parcours presque par cœur, mais une petite piqûre de rappel nous avait été faite par notre journaliste préféré http://www.videos.dhnet.be/video/iLyROoafJ55S.html

Une vraie journée de plaisir, un temps sec et, au vu de notre départ tardif, des bergs sans devoir – quasi - mettre pied à terre. Les difficultés s’enchaînent à un rythme assez rapide. Le Mur de Grammont redonnera des forces à ceux qui en manquaient (surtout à notre poulet de 6 semaines qui se survitaminera d’un coup après plusieurs bergs difficiles – avait-il caché son jeu… ?) et nous terminerons les 15 dernières bornes derrière Quentincancellara à fonds la caisse.

Bien fatigués par ce final derrière derny, dernier km en roue libre et pas de sprint sur la ligne (on risque de se farcir les remontrances de Thierry…).

Place après bien entendu à la 3ème mi-temps, pour nous dans l’immédiat, un peu plus tard pour notre guest-star qui, ne retrouvant plus sa voiture, se farcira un décrassage d’une bonne demi-heure dans Ninove. Repas diététique pour nous retaper : frietjes met saus (pour Emile avec un jaggoer (enfin, un truc comme ça, un cervelas quoi)) en een biertje. La nuit tombant, il était temps pour nous de regagner nos foyers (et pour Jérôme Poncelet, toujours en tenue cycliste et qui n’avait toujours pas retrouvé son auto, de chercher durant une demi-heure supplémentaire embarqué dans la voiture de Quentin, avant d’arriver à ses fins). Flahutement vôtre. Gus