A 300 mètres de la ligne, j’explose complètement mon boyau arrière. Je finis sur la jante à 10km/h pour éviter d’abimer ma roue. On finit 7e sur 13 équipes et sans la crevaison, on gagnait une place. Ce sont des Belges qui l’emportent devant des Anglais. Le matos de certaines équipes est hallucinant. Les gars sur le podium avaient tous un vélo de chrono et une roue pleine. Des bécanes à plus de 7.000 € pour certains Certains se sont même échauffés sur rouleau et avaient loué un motorhome pour le week-end. Comme des pros ! A titre indicatif, on affiche une moyenne de 40km/h contre 43km/h aux premiers.
Une fois descendu de vélo, on retrouve à nouveau tout le sens organisationnel de nos amis du Nord. Massage offert ainsi qu’un petit sac avec un maillot, des produits énergétiques, une tarte aux matons (spécialité du coin) et une grande bouteille de bière. Après une bonne douche, pasta party sous chapiteau. L’organisation a prévu un orchestre, mais pas n’importe lequel : une fanfare qui joue en roulant un vélo. Tordant ! Un talk show nous accompagne à table avec Museeuw et Van Petegem qui parlent du Tour des Flandres. Une super journée !
Samedi : contre-la-montre individuel. Julien et moi avons fait l’impasse pour consacrer notre journée à ces dames et épargner quelque peu nos gambettes. Seba est déçu. Il voulait un podium et termine 15e sur 45. Dimanche : course en ligne. Après avoir été faire changer mon boyau la veille, je prépare soigneusement mon vélo avant de m’enfiler une grosse assiette de pâtes. Le niveau de la compétition que j’ai pu mesurer vendredi m’effraie un peu, mais je me dis que c’est uniquement de l’amusement. NO PRESSION. Je quitte Bruxelles où, pour une fois le vélo est roi (journée sans voiture oblige) pour aller rouler chez les flahutes. Arrivé sur place, je constate que ca souffle et le physique des concurrents (épilés et au physique de coureur) me laisse craindre le pire : me faire lâcher après un tour. On fait une rapide reco du circuit avec Julien et Seba et on constate que le circuit est sans répit : 130 mètres de dénivelé par tour de douze bornes avec l’Eikenmolen (les habitués du Tour des Flandres s'en souviendront, c'est là que Devolder fait la décision lors de ses deux victoires) à deux kilomètres de l’arrivée. Ca va chier dans le ventilo (expression déposée par Augustin), surtout avec le vent qui souffle à mort sur la deuxième partie du parcours. Pour éviter de lancer un trop gros peloton dans ces routes tortueuses, chaque catégorie à sa propre course. Les papys de plus de 39 ans partent avant nous. A 16h, le coup de pistolet raisonne. Départ ultra rapide, les plus costauds veulent faire une première sélection mais seuls quatre ou cinq gars lâchent déjà prise. Je suis super attentif à mon positionnement pour ne pas me faire piéger. A l’approche de l’Eikenmolen, grosse attaque d’un Hollandais mougneu de gouda. On fait toute l’approche à bloc. Pour les habituées du ronde, vous vous souviendrez que cela monte déjà bien dans le village et quand j’ai posé un œil sur mon compteur, j’étais à 37 à l’heure. Je lâche quelque peu dans l’Eikenmolen et ai 50 mètres de retard sur le peloton en haut que je boucherai avant de franchir la ligne.
Cela s’observe à mort dans le peloton alors que nous ne sommes déjà plus qu’une grosse quarantaine contre 50 coureurs au départ. Julien est toujours là et Seba semble à l’aise. Le scénario se répète à la deuxième ascension de l’Eikenmolen mais cette fois, j’ai plus de mal à rentrer. Il me faudra 5 bornes et l’aide d’un Américain avec qui on a relayé pour rentrer. C’est que cette fois le peloton a vraiment mis en marche. Ca commence à flinguer de partout et le peloton se réduit de plus en plus. Je suis content d’en faire encore partie. Frederik Bakelants, un belge qui a été champion du monde il y a deux ans, veut le titre et a monté une équipe autour de lui. Il a carrément ses deux équipiers. Après une série de mini démarrage qui fait très mal aux jambes, s’engage une partie de poker menteur. Cela ne roule plus et un gars tente sa chance en échappée. Les Français et les Belges se regardent en chien de faïence. Cela me permet au moins de récupérer. Mais à mi-parcours, à la faveur d’une bosse, Bakelants place une énorme mine. Je tire une langue jusque parterre pour ne pas lâcher, cela ne se relève pas et l’Eikenmolen m’est à nouveau fatal. Je perds toujours ces cinquante mètres. Je buche pour essayer de rentrer car j’ai le peloton en point de mire, mais cela roule à bloc. Après trois bornes de chasse patate, je comprends que je ne rentrerai pas.
Je me relève pour attendre un groupe, mais j’ai oublié que l’on est sur une vraie course et les autres gars ont été arrêtés par les commissaires à leur passage sur la ligne. Je suis le dernier de la course avec le camion balai aux fesses pour les 5 derniers kilomètres. A l’entame du dernier tout, les commissaires me demandent de me ranger. J’avais alors 1 :30 de retard sur le peloton. 25 types sont encore en course pour la victoire qui se jouera au sprint et verra la victoire de Christophe Moec un français qui travaille pour Vélo Magazine. Julien a été arrêté après le troisième tour et Seba fait aux alentours de la 15e place. Perso, je suis super content de ma course. J’avais vraiment peur de ne pas être à la hauteur et j’estime que j’ai bien supporté les acoups. Alors que j’ai fait le dernier tour seul dans le vent, mon compteur affiche 38.2 de moyenne.
L'année prochaine, c'est à gabice mare, en Italie (proche de Rimini) qu'aura lieu la course au maillot arc-en-ciel.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire