Un départ rapide, sur des routes étroites agrémentées de nombreux changements de direction facilite l’écrémage qui se fait comme toujours par l’arrière. Après 25 km, à la troisième bosse, c’est à mon tour d’être éjecté du peloton de tête. Un gruppetto d’une vingtaine de cyclos, suivant à 10 secondes, pour la plupart des adeptes du petit parcours espérant faire la jonction avec le premier groupe me passe en coup de vent.
Je prends le parti de boire à mon aise et d’attendre le groupe suivant. Chaque année la dernière cyclo de la saison est prétexte à un petit week-end gastronomique. Cette année, c’est la Cyclomanche qui me servira de trou normand. Je me glisse dans le troisième groupe qui roule à un tempo régulier qui convient nettement mieux à mon diesel. Arrivé en bord de Manche, nous suivons pendant de nombreux km la très belle route des Caps où les côtes se font plus raides. Au 65ème km, intervient la bifurcation entre les 2 parcours, une vingtaine de cyclos m’accompagnent sur le grand parcours. Juste après la bosse de Vasteville, impossible de passer du 30 vers le 42 ou le 52, la poignée de changement de vitesse est bloquée. Le temps de remédier à ce problème, j’ai 200m dans la vue. Après avoir chassé pendant 5 km, je rentre sur le groupe au pied d’une nouvelle côte. Pour mon malheur, le peloton accélère et une cassure se produit 3 cyclos devant moi, il ne m’est pas possible de refaire immédiatement un effort pour faire le jump. Je regarde donc impuissant le groupe s’éloigner.
Grâce à l’aide d’un cyclo normand, je garde le groupe en point de mire. Après une longue ligne droite de +/- 4km, nous plongeons vers la magnifique baie d’Ecalgrain, un coin de nature sauvage à découvrir. J’en profite pour admirer le paysage commenté par mon guide local. Le groupe qui nous précède s’est disloqué en passant d’une crique à l’autre. Une pancarte sommet à 2 km me rappelle à la réalité. Sans vraiment le chercher, peu avant le sommet, je rentre sur un groupe de 7 cyclos et je constate que mon guide touristique est loin derrière. Jusqu’au deuxième ravito, je m’installe comme chauffeur de ce groupe complètement démotivé. Un peu d’arithmétique m’indique qu’à cette allure le brevet d’or risque de m’échapper.
Je ravitaille rapidement et décide d’effectuer un CLM de 55 km. Cette dernière partie est moins attrayante au point de vue touristique, l’essentiel du parcours se déroulant entre 2 rangées de haies. Le dénivelé est moins important, mais le vent tantôt de côté tantôt de face contrarie la progression. J’effectue cette fin de parcours à bonne allure, ce qui me permet d’ajouter un brevet d’or supplémentaire à ma collection. Cette première et peut-être dernière édition de la Cyclomanche, sous le soleil, était longue de 180km pour un dénivelé de 1968m.
Alex.
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