vendredi 11 septembre 2009

WE HAD A DREAM : OETZTALER RADMARATHON

Dernier w-end du mois d’Août, w-end rouge pour sanglier routier.

Si Patrice se prépare pour sa course de militaire et que Boris se repose de sa ballade en vélo de montagne (Le Cryst’Alp quand même), le reste des troupes part sur cinq fronts. 3 d’entre eux mais 2 cuissards gagnent les mornes plaines du Chti bike tour pour labourer en 53/12. Marc super de lux, chasse en franc-tireur sur la ligne bleue des ballons vosgiens. Dans la région, c’est la Criquélion, notre championnat du monde qui retient l’attention de nos valeureux collègues. Cette année, ils se sont divisés en deux compagnies ; Les braves fantassins qui comptent dans leur rang les plus vieilles classes, des retours d’infirmerie (chapeaux) et un plein régiment de cantinières réparties sur tout le trajet avec bidons, gels, acclamations, …

Pendant ce temps là, les deux coéquipiers rêvaient.

Pas de tour d’Autriche cette année, mais mais…..

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DSC05400 Considérée comme une des plus difficiles cyclosportives d’Europe, à cheval sur l’Autriche et l’Italie, cette course existe depuis 1982. Pas loin de 5000 participants (tirage au sort comme à l’étape du tour), provenant de plus de 10 pays y participent. 238 km de route privatisée pour 5500 de dénivelée +, 4 cols dont 2 > à 2000 et 1 >à 2500 sont au menu de cette super-marmotte.

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Départ le vendredi midi avec la Philmobile soit just in time pour moi qui, avec l’aide précieuse de Willy, possédait enfin un vélo « approprié ». Depuis l’étape du tour, panne de pédalier remplacé par ancien de Francis (+500g), panne de dérailleur avant remplacé par shim 105 (+150g), panne de cassette remplacée par K7 Miche provenant de France (+150g), mise en place d’une roue arrière avec powertap (+400g) , enfin je veux dire un vélo qui roule, enfin ,je ne le savais pas encore car la K7 arrivée le jeudi soir, je n’avais pas eu le temps d’essayer. Dans la voiture, le même volume que quand on part pour la transalp car les conditions climatiques en septembre à la montagne sont tellement variées et variables.

Arrivée à Sölden à 22h après un trajet émaillé de bouchons et d’arrêts pipi innombrables.

Petit frichti à bon port et dodo sans réveil.

Samedi 8h, lever radieux jusqu’à l’ouverture des rideaux : il pleut, gasp.

Au programme : derniers détails sur le vélo, déjeuner, inscriptions, déblocage, massage et repos.

Après un copieux déjeuner, Phil sous des conseils avisés change de pneu (Enfin des conti pour remplacer les ultrémos qui boursouflent tous les 500 km) et je place une nouvelle chaîne vu la nouvelle K7, Les bêtes de courses semblent fin prêtes. Nous nous rendons aux inscriptions pour prendre possession des dossards,

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du bidon, du sac, des chaussettes et des dernières infos. Ils annoncent froid et soleil pour dimanche. Spaghet à midi, et retrouvaille avec Martin du team de lux delux et sa cop Anja qui sont des habitués de la course (6ième participation pour lui et 3ième pour elle).

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Ils nous briefent et rebriefent : « EN GARDER pour les deux derniers cols sinon galère ». Phil me rebriefe encore deux ou trois fois dans l’aprem, un SMS de Marc, rebelote. Il demeure un problème : comment transporter les 10 W-cup, les K-way et gants long nécessaire à cette course dans ces trois petites poches. Après bien des réflexions et des essais, je partirais avec une petite pochette sur le cadre.

Retour à l’hôtel après un petit shopping, et prise en main des bêtes pour le déblocage avec nos amis. Un petit bruit à l’arrière, petit problème de dérailleur ? Oh que non, la nouvelle K7 barloque sur le moyeu, il manque une rondelle, B de M !! Le déblocage se fera au magasin du coin heureusement super compétent et super achalandé, cela change des magasins habituels où il faut attendre 2 à 3 mois chaque pièce….

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Massage, piscine et superhydratation, on se la coule douce jusqu’à demain, plus de stress. Malto par tous les ports, pâtes à tous les repas et coucher avant 22H.

4H30, le réveil nous débarque de la nuit. DSC05410

Dans la salle du déjeuner, des cyclistes hagards qui mangent des oeufs, des pâtes, … comme si leur survie en dépendait. Nous faisons connaissance avec un collègue belge en tenue nationale, un collègue de Monaco habillé comme en plein hiver. 6H, on quitte les lieux pour rejoindre la ligne de départ. Phil va faire pipi. Les deux coureurs devant nous ressemblent à des formules 1, ils ont de longues couvertures sur le corps, on les masse, on tient leur vélo. A gauche un des seul français présent, opéré d’une fracture de hanche par 3 vis en avril, qui en est à sa 10ième participation.

6H45 « Pan !! » départ des premiers,

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suivi par cette cohorte multicolore de coureurs emmitouflés (Il fait 4°). Au dessus de nous flotte un immense maillot aux couleurs de l’épreuve, sportograf-6884310-2

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un hélicoptère (la course est retransmise sur la TV locale), deux belles montgolfières et surtout, un ciel sans nuage.

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C’est parti un peu comme à la marmotte mais en plus grand, 32 km de descente avalé en 40 minutes, c’est plus rapide et plus long qu’entre Bourg et Rochetaillée. Premier col, le Kuthai en guise de Glandon nous attend avec ses pentes raides (jusqu’à 18%) entrecoupées de petits replats. Son accès est rendu malaisé par les dizaines de coureurs qui se délestent de leurs jambières, manteaux…. On dépasse un malheureux avec la veste dans le dérailleur, une naine ?, un mama italienne de 120 kg, habillée tout en rose qui souffle comme une baleine turndepuis les premiers hectomètres, tous n’arriverons pas au terme. Ce cortège silencieux arpente le col en rangs serrés, seul notre compère français engueule son petit monde. Phil piaffe dans mon dos, par 3 fois il s’arrête pour vider sa vessie (l’hyperhydratation, c’est pas pour lui),3 fois il revient en vitesse.

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Aux ¾ de la montée, travaux et pied à terre pour tout le monde, juste dans les % les plus rudes (il faudra en tenir compte pour la moyenne).

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Premier sommet avec le soleil dans la gueule, « Rodania » retenti dans le G de Phil après que je sois passé sur le tapis, il m’espionne. Comme Catherine et José dont on a entré le numéro de G sur le site Phil connaîtra mes différents temps de passage. Descente vertigineuse pour traverser Innsbruck et entamer le second col, le Brenner ; un faux plat montant de 39 km, un peu comme la vallée de la Maurienne. Les consignes étaient de se cacher et keske je vois ? Phil, comme un Thierry des meilleurs jours qui jumpe entre les pelotons, prend la tête des groupes

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: je me croirais à la Transalp, la galère commence. Quand il jumpe de 50 M, je dois faire le triple pour ne pas le perdre. Enfin il comprend et se cale dans ma roue, sportograf-6886080-1 et au fil de la montée, nos forces se rééquilibrent pour arriver ensemble au premier ravito prévu. Ravito ****, comme on voit si peu souvent, il y a un parking à vélo, de tout à boire et à manger (ce n’est pas la marmotte !!).

DSC01102DSC01105 Sans se presser, on reprend la route et oui, si on vient de dépasser la moitié du parcours, il n’en reste pas moins le plus rude, les deux cols les plus durs. Après une bien trop courte descente, on entreprend le Jaufenpass par sa face E (à partir d’ici et jusqu’à l’arrivée, nous avions réalisé le trajet inverse lors de la Transalp 2008). 16 km bien réguliers à 7,5%

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et enfin ça se réchauffe un peu, je peux quitter les gants longs, c’est un peu semblable au télégraphe. Phil est toujours un peu derrière et cela n’est pas logique, y doit y avoir un blème. A 3 k du sommet, on quitte la forêt pour les alpages

et des crampes commence à me lécher la cuisse gauche, une petite lame qui trifouille mes muscles, Phil, lui souffre de sa rotule, il ne parvient pas trop à forcer. Si il transporte un comprimé de sportenine pour moi, moi j’ai rien pour lui, malheureusement. Après quelques étirements, on se lance dans une superbe descente où Phil ne peut garder mon contact.

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« Allez mon gars, plus qu’un col » (le Timmeljoch, 28,5 km quand même mais avec un replat sur le milieu).

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Je monte dans un petit tempo afin que Phil fasse la jonction.

sportograf-6868036-1 15 km plus loin, je suis toujours seul et je commence à m’inquiéter (la descente ? le genou ?....).

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Enfin le ravito où je guette chaque concurrent (étant habitué depuis peu à voir surtout son cuissard, j’ai peur de ne pas reconnaître sa face à vélo). Après quelques minutes, il surgit enfin : le genou, le tube digestif, les écouteurs de sa zig ont nécessité plusieurs arrêts. Pas de médecin sur le site du ravito, juste des kinés qui se font une clientèle de crampés, nous on cherche un petit anti-inflammatoire. En grattant dans un vieux tiroir d’un bar d’une petite buvette le cafetier me donne une aspirine, fameux trésor pour Phil.

C’est de concert que nous repartons,

sportograf-6868876-1 dans la rocaille, dans des épingles

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, dans de fameuses rampes avec l’hélico sur nos têtes, nous ne nous quitterons plus .

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Et même sur la fin, quand c’est presque plat, je prendrais ma revanche, je pousserai, un peu, Phil.

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A 1km du sommet, dernier tunnel avec deux rampes de feux clignotants comme si l’on atterrissait sur un aérodrome de nuit.

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Sensation extaordinaire.

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Il demeure 25 km de descente, enfin, 22,5 car après 4, cela remonte pour 2,5.

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Si c’était chouette à la Transalp (dans l’autre sens), là c’est un peu dur : on prend le maximum de vitesse (90,6 pour moi)

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en espérant de pas devoir pédaler encore. Il faudra bien pourtant….

Nous bouclerons ce super parcours en 10h41 et même pas fatigué.

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Sans ce genou douloureux, l’histoire n’aurait pas été la même, mais cela on vous le racontera une autre fois (on est déjà pré-inscrits pour 2010.

Martin a mis 9 07, Anja 10 et le dernier arrivera en 13 30.

Après l’interview (journaliste de Tour Magazine), les photos (photographe de la Transalp) on récupère le maillot de finisher, le diplôme et la bière et le champagne peuvent couler.

Lundi matin, le temps est toujours au beau fixe ce qui ne nous presse pas trop pour revenir en nos vertes vallées. Petit décrassage, petit café avec nos amis,

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valises et long retour émaillé de détours dus à des travaux et d’arrêts pipi innombrables.

WE HAVE A NEW DREAM : OETZTALER RADMARATHON 2010 ( 30ème anniversaire).

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