Soit un seul provincial (et en plus, d’adoption) et on s’étonne après ? Encore plus malheureusement, à j-8, faute d’accord préfectoral, la cyclosportive se transforme en randonnée à moitié prix mais sur route ouverte, bien que évitant le vélodrome de Roubaix. Ne voulant pas laisser pour compte une préparation hivernale bien menée, nous irons quand même
Le rendez-vous était à Saint-Quentin le vendredi fin d’aprem. Sur le site de départ, nous sommes des petits gâtés car vu le nombre de participants (1000 et ils en attendaient 4000) nous recevons pleins de petits cadeaux : de l’embroc, des bananes, des chambres à air,….. Nous récupérons notre dossard, maillot, T-shirt contre la présence de quatre chambres à air, une pompe, un casque et n dérive-chaîne dans notre gourbi.
Nous discutons avec des passionnés comme nous et qui connaissent nos couleurs. Il fait beau et demain s’annonce estival. Nos poumons se gonflent d’exaltation, il faudra penser à en diminuer la pression avant les premiers pavés
Un petit café puis en route pour l’hôtel situé à 25 km du départ, puis en route pour l’arrivée située à 1 heure de l’hôtel pour enfin revenir souper à l’hôtel vers 21.30. Pâtes et pavé…de saumon au menu. Ainsi la défection de chauffeur/directeur sportif/photographe est résolue ; nous avons une voiture au départ et une à l’arrivée.
Un hôtel envahis par les anglais, comme d’ailleurs toute cette course. Une seule côte au programme ce w-end, c’est une Côte Rôtie 1992
et cela fait du bien au passage. Cela glisse bien mieux en bouche qu’un secteur pavé en vélo.
L’enfer est pavé de bonne intentions et ce matin se levant, nous en avons : Saint Bernard, donne nous ta puissance, Saint René donne nous ta condition, Saint José donne nous tes km, Saint Christian donne nous ta force, Saint Damien donne nous ton développement, Saint Benoit, donne nous ta souplesse, Saint Pierre donne nous ton endurance, San Ricardo donne-nous ton « pas mal aux jambes », Saint Ernest et Saint Emile donnez-nous le tandem pour les grands bouts droit, Saint Francis ne nous donne pas vos poignets, ni Saint Arthur, ta hanche… Mais il semble bien que tous ces saints nous aient abandonné à notre sort seul.
Pavé est l’enfer, et cela ce n’est pas pour rire.
Dès le petit déjeuner, une certaine angoisse est palpable,
encore bien qu’il n’y ait pas course. Nous prenons la direction du départ avec notre voiture officielle Skoda
et remontons nos belles sans trop les gonfler. Le temps est sec, clément sans vent. Au micro, le Blaireau nous donne les dernières consignes. Dossard numéro 1, Sean Kelly, 2, Andréa Tafi ……378,…..1210……1360 Quentin.
Les départs sont échelonnés de 2 en 2 minutes, par grappes de 200, nous serons de la cinquième vague. Et Pan, c’est parti et ça roule ma poule. Autour de nous, des anglais, américains, allemands et un groupe d’espagnols qui met le feu aux poudres. Ben ce serait une course que cela n’irait pas plus vite, et jusqu’au premier secteur pavé situé à 50 km nous enquillons des faux-plats et petites côtelettes sur la plaque (Qui a dit que c’était plat, le nord ?). Chaque carrefour est gardé par des signaleurs reconnaissables à leur casquette rouge et noir, ils possèdent également de grands drapeaux de même couleurs qui nous indiquent le sens du vent, bien vu. 47 km de parcourus et le peloton commence à frotter. Des gars qu’on savait même pas qu’ils étaient dans le groupe flinguent (Bien sûr TDL était sur la brèche depuis le départ). Quatre consignes : vérifier que les bidons soient bien au fond, vérifier que rien ne sort des poches, pas en fin de peloton et à donf. Voilà comment on passe un secteur pavé, et avec la chaîne tendue les gars.
En passant, on découvre un tas de bidons, des chutes, des vestes, de la bouffe mais on ne s’arrête pas avant la fin. Top, 33 km/h avs pour le premier ravito. Comme d’habitude (cfr EDT 2010), Thierry passe par le stand Mavic (bien présent sur la course avec voitures et motos, ont-ils des roues avec 9 vitesses ?) : sur les pavés, la chaîne sort du galet inférieur ?
Nous avons quinze secteurs, trente km de pavés et l’on s’en donnera du plaisir. A fond dedans, et plus cool entre, quand on a l’impression de rouler sur un tapis roulant. Bien sûr la joie est un peu amoindrie par les vélos en sens inverse dans certains secteurs, les VTT qui vous dépassent sans trembler, les voitures sur les pavés et les odeurs de barbecue par cette belle journée.
Nous avons trois ravitos et l’on en prendra du lard. Le prix payé pour être ici sera bien remboursé par le volume ramené dans nos poches (Francis, j’ai 100 pipettes). Sur les derniers secteurs, si on a trouvé le truc, il n’y a plus que les poches bien pleines qui sautillent.
Sur la fin, les secteurs pavés sont de plus en plus longs, de plus en plus déguelasses et le lisse entre de plus en plus court, Team de Lux se scinde en trois pour passer la ligne d’arrivée au carrefour de l’Arbre. Au compteur, on note 145 km à du 29.8 km/h et 850 de dénivelée, pas de chute, pas de crevaison, SUPER
Nous regagnons en roue libre Baisieux et son centre sportif pour une douche froide bien méritée et des sandwiches de tuc et fromage, tout en buvant du café en boite. Bien décevant….pas à la hauteur du bonheur de la journée.
Retour à Saint Quentin pour y déposer notre journaliste préféré à sa voiture (il doit rejoindre les pros à Compiègne) et nous reprenons la route de Saint-Hubert : Le plat de résistance de la saison est passé en acier (Ronde et Enfer), place à la montagne en carbone !!
P.S. : pour en voir une idée
http://www.youtube.com/watch?v=3QSpuhIQg1A&feature=player_embedded#at=65
http://vimeo.com/21638450
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire