mercredi 3 août 2011

Etape du Tour - Acte 2 (la vraie, la longue)

Etape du tour Mondovélo 2011 Acte II Issoire-Saint-Flour La fable des 7 petits cochons
209 km, 3900 de dénivelée dans le cantal, victoire de Sanchez, maillot jaune pour Voeckler chute et abandon de Vino et de VDB dans la descente du Puy Mary…… Pour cette nouvelle édition, le TDL avait prévu de venir en force, pas moins de 10 membres avaient coché cette étape sur le calendrier. La veille du départ, ils étaient 7, 7 petits cochons. Quatre avaient été élevés dans les Alpes, sur les pentes du Stelvio et du Mortirolo, vous connaissez leur épopée. Vu le terrain moins montagneux qu’à l’habitude, ils s’étaient adjoints en renfort un bon petit cochon ardennais, Alain, puis Patrick, un colosse d’Alost, croisé à Majorque et qui avait gagné ses galons sur la Marmotte l’année passée et sur la José Cambrai cette année. Dans l’aventure, il y avait aussi ce vieux cochon de Liège, élevé au pain blanc, le bon Marcel. La logistique, extrêmement complexe pour cette cyclosportive en vacances et en ligne enfin réglée (des qui reviennent de vacances et de l’acte I, des qui partent vers des cieux plus chaleureux, des qui y vont et reviennent, une arrivée à 90 km du départ,… bref un remue méninge de dieu le père), nous dégustions le dernier repas civil la veille au soir.
Seul point noir et non des moindres, les conditions climatiques varient et on annonce de la pluie pour le lendemain matin, et un peu plus froid que ce jour, mais bon, on vient du nord. Un petit cochon dans un hôtel **** avec chauffeur privé nous retrouverait au départ, les six autres logeaient dans un clapier à lapins (formule 1) à 7 km du départ par autoroute (mais 13 par de petites routes de montagne). Ce clapier n’eut pas l’air de plaire au vieux petit cochon d’Arville qui dès le réveil officiel (5.45 !!) ressemblait plus à une puce en chaleur qu’à un vieux cyclosportif, il couinait partout que l’on ne l’y verrait plus. Cela n’eut pas l’air de plaire au grand cochon gaumais qui ne put faire sa grande commission avant le départ, ce qui n’eut pas l’air de plaire à ….personne d’autre. Les autres petits cochons en pleine forme comme le plus dandy d’entre eux,
refusèrent l‘échauffement et c’est ensemble qu’ils prirent l’autoroute pour aller calmement vers la ville départ, sous une petite pluie qui devrait rassurer les pèlerins. 5000 inscrits, 4000 présents, chacun des petits cochons rejoint son sas, où malgré l’espace, on est comme des sardines (à l’eau). Le grand gaumais est dans le sas 2, le cochon de Rammeldanche, emmanché dans des sacs poubelles dans le 3 avec les cochons borquins. Patrick, le colosse d’Alost en tenue d’été et Alain d’Arville dans le 8, le cochon de Liège dans le 10. Il pleut toujours.
N’allons pas par quatre chemins (c’est bien fléché) et ne mettons pas les petits plats dans les grands (il n’y avait pas de plat), ce fut une boucherie : les conditions climatiques du massif central, ce n’est pas de la bibine. Départ de 3 en 3 minutes pour chaque sas et vogue la galère. Durant les 42 premiers km, légèrement bosselés, c’est dans un gros paquet que l’on progresse sous une pluie fine et un vent de face, bien sûr les passages à niveau, par ce temps, occasionnèrent quelques chutes pour les plus étourdis. Km 42 : première grosse bosse et cela pète de tous les côtés, Marc le cochon ailé de Rammeldanche me salue comme tous les jours de la transalp et part en avant, le vieux cochon d’Arville reste derrière, je le sens proche. Au sommet, là où on pourrait s’attendre à une descente avantageuse, on tombe sur un faux plat de 20km, avec une pluie qui se transforme en grêle et un vent qui devient tempétueux de ¾ face. Bien sûr, peu prennent le relai ; seuls quelques anglais et ceux qui ont réalisé un stage en bord de mer en février commencent à tirer des cartouches. A ce jeu, la progression est lente et on commence à voir des cyclistes qui rebroussent chemin, avec le vent, eux ils filent. Km 56 : sur le bord gauche de la route le premier petit cochon jette le gant et lève un doigt. Ici il ne nous signifie pas qu’il passe la ligne en premier TDL, comme à la transalp, mais qu’il est le premier à se diriger vers une bonne casserole chaude, nous ne le reverrons plus. Dès le faux plat avalé, au sommet du col du Balladour, j’entends une symphonie de petites clochettes dans une brume blanche : est-ce l’entrée dans un monde meilleur ? Non, c’est un troupeau de vaches qui s’affolent à voir autant de petits cochons grelottants. Quand on imaginait un peu moins souffrir, c’est le grelottement que l’on attrape dans la descente. Des trajectoires irréelles, des freinages aléatoires et nous arrivons au premier ravito. Km 68 : le peloton du grand cochon gaumais, riche de 50 unités, s’arrête comme un seul homme et entre, de leur plein gré, dans une boucherie, autour de la rôtissoire à poulet de 6 semaines, nous ne le reverrons plus. Le troisième des cochons, le colosse d’Alost, la peau bleuie par le froid et le vent, met un pied à terre, et comme il ne trouve pas d’Orval sous la main pour se réchauffer, il met le deuxième aussi. Il échappera aux bus et rejoindra l’arrivée par le chemin le plus court pour nettoyer son vélo à l’aise. Dès ce ravito passé, c’en est fini des gros paquets, on avance par petits groupes, on a échappé à la première épreuve et déjà perdu la moitié de l’effectif. La progression continue avec des visions loufoques, des cyclos prenant d’assaut une camionnette de poulets, les traitants de tous les noms d’oiseau pour profiter de la chaleur du fourgon, des cyclos qui rentrent dans tous les abris, du garage aux caves des maisons ouvertes. Km 102 : voilà le pied du col le plus haut de l’étape. Seuls les deux derniers km grimpent vraiment. Après avoir laissé passer les 2000 premiers compétiteurs, la maréchaussée bloque la course. « Non cela devient trop dangereux, circulez dans les bus », « si vous y allez, il y aura des morts ! ». C’est ainsi que le cochon de Liège, après la dure réparation d’une crevaison se fit prendre à son tour alors qu’il tenait une forme éblouissante et une couche de gras indispensable pour survivre. Lui et les suivants durent se diriger vers une maison communale non chauffée et attendre plus de deux heures une navette pour l’arrivée car vous savez que dans les campagnes, quand 4000 cochons gambadent, les transports en communs peuvent être légèrement surchargés. Au sommet, emprisonné dans un brouillard à couper au couteau, un panneau et des gendarmes qui distribuent le canard local (qui annonce les premières chutes de neige) pour glisser sur le thorax dans la descente, il fait 4° ce 17 juillet ici. En se souvenant de Vino et vu les conditions climatiques, les trois petits derniers cochons ne dépassèrent pas leur limites mais ne purent admirer les virages dangereux, vu le brouillard.
Et ainsi, nafnaf, noufnouf et nifnif continuèrent le chemin. Dans notre esprit, seul passer la ligne serait la victoire du jour. Et les côtes, et les fausses côtes, et les grimpées se succédaient. Au pied du dernier col, Gérard le pig-boy des alpes, le berger français de la transalp nous attendait avec un pti coca et ses encouragements, assez surpris d’avoir vu passer son vieux coiffeur avant les cochons verts élevés aux glands d’ardennes (ce vieux coiffeur étant parvenu à passer ente les mailles de la maréchaussée et des plus difficiles cols de la journée, comme tant d’autres que nous rattraperons dans les derniers km). Merci à toi l’ami. Et merci à tous ces spectateurs qui nous applaudirent du premier au dernier. Ici les routes étaient vraiment privatisées et on ne vit pas de voiture de presse et donc, pas de chute dans les barbelés. Derniers km, le soleil se lève enfin. Dernière bosse, je me laisse aller et profite des encouragements, de l’ambiance, comme un qui aurait beaucoup d’avance et ne jouerait pas le général. Mais juste derrière en sprintant et en vain, nifnif ne finit pas premier TDL pour 1 seconde (une revanche de l’année passée ?)
A la suite, Alain passa la ligne et les trois seuls petits cochons d’Ardenne furent essorés par les vivats et les embrassades de leurs compères. Sur la ligne d’arrivée, on assiste à une grande distribution de couverture de survie, on se fait aborder par des familles qui croient voir en nous leur époux, leur parent…. Par des photographes cherchant le choc des photos. On pourra toujours dire, on y était, on en est revenu !! Et la morale de cette fable, ben il y en une : Nifnif, rien ne sert de sprinter, il faut rouler à temps, et morale des morales : Faites du vélo !! http://www.velo101.com/cyclosport/article/[video]-letape-du-tour-acte-ii--3513

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