mercredi 8 août 2012

EDT (acte 2)


L’Etape Du Tour Acte II : Pau-Luchon, 200 km et 5000 de déni.

Cette année, le sélectionneur n’avait pas été tendre. « Plus d’abandon » avait –il tonné après le piètre résultat de l’année précédente sur l’acte II entre Issoire et Saint-Flour. Donc adieu le Dandy de Liège, au revoir au Poulet déplumé de 6 semaines et eie luck elaie à l’Aigle hydrophobe du Kirchberg. Cette fois, mis à part nos deux vedettes, soit Be Postal, qui se préparait sérieusement aux pentes et au climat des Pyrénées depuis une semaine et notre Francis old timer d’Arville qui se reposait sur la Transalp et ses lauriers (Notez qu’il avait quand même changé de chaîne depuis sa dernière étape italienne), tous les autres prétendants devaient démontrer leurs ardeurs. Alain dut ainsi aller s’entraîner en interval training sur les pentes de l’Angliru, et les autres, Philippe, Patrick et même le coach,durent chasser la Marmotte sur les pentes du Galibier.

Eh bien lui en prit car ils reçurent tous la médaille de finisher malgré le trajet et les conditions climatiques (jugées 7/10 selon l’échelle Issoire-St-Flour). Evelyne nous avait pourtant prédit une petite pluie matinale puis un ciel couvert avec 15-16 ° et un vent favorable.

La veille, j’arrivais à Pau sous un soleil de plomb. Petite visite aux multiples stands du village d’accueil pour me rendre compte qu’ Overstim et Fenioux avaient été cambriolés : plus de petite topettes, Francis était passé par là. Lui et Alain, en mal de logistique tentaient de revenir du village arrivée où ils avaient déposé leur voiture. Patrick et Philippe avaient pu prendre la navette officielle et logeaient dans un hôtel à Pau. Francis, Alain et le coach logeaient un peu plus à l’écart, à Tarbes, soit à 30 km du départ. Dernier repas familial pour Thierry et dodo nerveux pour tous. Lever à 5.00 pour un départ avec la TDL, conduite par Madame, à 5.45. Peu de monde sur la route, La TDL nous droppe à quelques encablures de la place du départ et chose rare, Thierry s’excite sur sa roue arrière quand Francis reste d’un calme olympien… le monde tourne à l’envers ?

Les petits soucis réglés, on rejoint nos sas. Francis et Thierry, grâce à leurs exploits de l’année précédente, peuvent ainsi côtoyer notre champion BE Postal dans le deuxième sas (500-1200). Alain est dans le 4iéme, les derniers végètent dans l’avant-dernier. Nous sommes 8000 qu’ils disent. Et pas de pluie, que fait-on ? Certains, en dehors de notre club, oublient leurs manchettes, ou leur k-w, ceux-là auront bien du mal et du mérite à arriver.

Et Pan c’est parti pour une petite quarantaine de km de vallée où chacun tente de garder l’abri. Première côte, première déchirure, Thierry devra forcer pour réintégrer le groupe, Francis préférera revenir au train, mais pas de gare dans le coin….Arun, pied de l’Aubisque, lieu de séparation de Didier et Thierry. Chacun monte à son train, le peloton se transforme assez rapidement en une file ininterrompue de maillots multicolores. Avec les gros pourcentages nous arrive un nuage accroché à la montagne, un gros nuage de pluie froide et de brouillard. Cette brume nous donne parfois l’impression d’être seul sur ce col et nous laisserait tomber dans une rêverie. Top le sommet, les bénévoles, qu’il faut remercier, nous remplissent les bidons en nous signalant la présence d’un troupeau sur la route de la descente. Il existe bien et bel quelques vaches, mais surtout un énorme troupeau de vélos avec les freins qui mugissent dans les virages, des trajectoires incertaines, sur une route sinueuse, froide et trempée. Un bolide sera seul à faire la descente, il s’agit d’un local, Emile, le frère d’Hubert Arbes, ancien coéquipier du Blaireau qui tient un magasin à Lourdes.


Ici dans les années 50, lors de la même étape, Wim Van Est, porteur du maillot jaune chuta dans un ravin et seule sa montre Pontiac ne sera pas cassée (bonjour la pub). Il remonta grâce à une corde de boyaux pour rejoindre la route. Les petits tunnels sans éclairage du cirque du Litor, j’ai de la chance, j’y arrive juste derrière une ambulance qui éclaire la route rien que pour moi. D’autres ont un peu plus de chance, ils sont juste devant et pourraient tomber, juste sous leurs yeux. Petite remontée vers le Soulor, elle ne réchauffe même pas. On s’enfile alors la longue descente vers Argeles. Là Hugo Koblet fit  aussi un tout droit avec son maillot de champion de Suisse, il termina ainsi ce tour de France 1954.

Sur la place du village, en face du ravito officiel, des supporters TDL (merci Sonia, Fabienne et leur famille) qui essayent de nous réchauffer quelque peu, mais il faudra attendre les premiers lacets du Tourmalet pour que le moteur reprenne un peu de vigueur.

On ne peut grimper ce col sans penser au premier coureur qui passa le sommet en traitant les organisateurs du TDF d’assassins, et dans une période plus proche au pétard mouillé du petit Schleck lancé à Contador et mouillé, dès qu’on atteint 1500, on le sent, avec de nouveau un brouillard rafraîchissant. Top sommet, zut, il faut se taper encore une longue descente, mouillée et hyperdangereuse. Nous passons à la Mongie, sans voir un seul immeuble, vu la brume, et en serrant les fesses, vu la boue qui jonche la route.


Sainte Marie de Campan, je suis quand même arrivé et reparti plus vite que le vieux gaulois, qui cassa sa fourche dans la descente, répara dans la forge au carrefour de la route de l’Aspin et repartit 14 heures plus tard. Ce col d’Aspin est le moins rude de la journée, faux plat jusqu’à 5 km du sommet. Là  à Payotte, la route s’élève dans les bois sur une bonne route, régulière. Top le sommet, ici en 1950, Bobet, Robic et Bartali chutèrent. L’Italien en voyant un supporter accouru pour l’aider à se relever avec un canif à couper du saucisson crut à une agression et malgré la victoire d’étape abandonna avec les deux équipes italiennes le soir même.



Ce col est moins haut et enfin la descente vers Arreau  plaisante, bien visible, sur route sèche, enfin un peu de plaisir dans cet exercice. Il ne reste que le col de Peyressourde, on se souviendra du duel entre Rasmussen et Contador sur l’autre versant, à l’attaque de Vinokourov en 2007 et celle de « hollywood » Voeckler il y a quelques jours  sur celui-ci. Ici 9 km de faux-plat pour en terminer par du dur pour les 7 derniers. Mais il n’y a plus à compter, c’est le dernier et encore une fois, son altitude plus modeste garantit une descente moins froide, moins mouillée et plus rapide. Sur le bord de la route, comme chaque année, un compteur nous donne notre position au scratch et cela fait du bien. Top le sommet, et hop la descente, où on se prend pour des coureurs enfin.  On ne remet pas son k-w pour laisser apparaître le maillot chéri.



Petit sprint dans le groupe, et enfin la ligne.  Malheureusement le reste devient moins gai, l’escouade de TDL ne peut se former car Didier se réchauffe dans un coin, Thierry dans un autre, Francis qui attend Alain et la fin des vacances avec le trajet pour rejoindre les hôtels sur la route du retour (merci ASO, on n’a pas d’hélicoptère). Il manquera donc cette troisième mi-temps si chère aux membres fondateurs. On essaiera d’y remédier pour les derniers rendez-vous de la saison.


La même étape au cours du temps


Date Nom temps Place

1938 E. Vervaeke 7h15 1er

1949 Robic 7h06 1er

1980 R. Martin 6h27 1er

1983 R. Millar 6h23 1er

1998 R. Massi 5h49 1er

2012 Voekler 5h35 1er

Ghyselinck 6h18 153ième

2012 EDT Roux 6h44 1er

Be postal 7h56 175ième

Le coach 8h39 519ième

Willy 9h04 842ième

Patrick M 9h04 849ième

Philippe E 9h07 898ième

Alain T 10h24 2219ième

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