mardi 7 août 2012

La chasse à la Marmotte



Comme chaque année à la même époque, les grands chasseurs de cols se retrouvent à Bourg d’Oisans, le premier w-end de juillet, afin de partir à l’aventure, soit à la chasse à la marmotte. Certains se sont préparés de longue date, sont « affutés », il s’agit pour eux de la quête de l’année. Pour d’autres, c’est un peu n’importe quoi, et l’aventure devient vite une galère.

L’escouade du Team de Lux comporte 6 hommes verts : Julien, pour une onzième fois, Philippe, Patrick, Jérôme, Gerald et leur coach. Les deux premiers forment l’avant-garde, ils sont les généraux, dans le sas des Leaders, soit les prioritaires. Patrick navigue derrière eux, Jérôme est le voltigeur quand les deux derniers partent avec la piétaille, en arrière garde, soit une heure après les premiers cités.

Comme je loge chez Gérald, nous commençons par un petit échauffement refroidissant entre l’Alpe et la ligne de départ, 13 km plus bas.

Juste avant d’enclencher nos chronos, nous nous serrons la main en nous souhaitant bonne chance et….. « on est voye »…Le premier col nous tombe dessus après 12 bornes, il est irrégulier, avec des passages à 12%, des descentes, un faux plat où Thierry porta une attaque grand plateau. Déjà on dépasse des gars avec des sacs à dos énormes, un qui roule avec sa pompe à pied, un qui a mis ses jantes ultrahautes, aïe aïe aïe, mais quel plaisir de participer à une cyclosportive montagneuse avec de pareils non-grimpeurs, on dépasse à tire larigot.

 Arrivés au col du Glandon, on passe sur un tapis magnétique qui nous pousse dans la zone neutralisée, comportant un ravito et la descente du col, jusqu’à la vallée de la Maurienne. Nous sommes ici dans le bordel à la française, on se roule dessus, on cherche l’eau qui est située de l’autre côté, certains dépassent cette zone en portage par les alpages, on voit une longue rangée de pisseurs (l’hiver venu ce seront des schieurs ?). Avant de repartir, Gérald et moi nous nous reserrons la main avec les paroles d’usage et nous nous engageons dans la descente quelque peu dangereuse de ce col, sans prendre aucun risque. Nous nous arrêtons même car le dérailleur de l’Orbéa entame une grève et reste bloqué sur le 50/12, ce qui pourrait être navrant dans le Télégraphe. Puis course oblige, nous repassons sur un tapis magnétique pour nous remettre en mode cyclosport.

Nous entamons cette fichue vallée de la Maurienne, là où le vent n’est pas souvent camarade. Comme son coéquipier, le poulet de 6 semaines, lui avait ordonné, la pouliche de Saint Hubert ne prit aucun relai. Il faisait semblant de garder une bouche pleine pour que chacun comprenne qu’il ne le pouvait. Dès qu’un trou se créait, ou qu’un groupe un peu plus rapide passait, le petit cheval s’écartait et le brave Gérald se mettait à la planche pour boucher, en oubliant même de remplir son petit bidon. Comme les bonnes choses ont une fin, nous passons sur le pont puis sous le pont et les petits plateaux reviennent, nous escaladons le Télégraphe, soit la clé du Galibier.


 Ainsi, Gérald et Thierry se promirent bien des choses comme déjà cité et s’accrochèrent. Ici, c’est Gérald qui donna le tempo jusqu’au sommet. Valloire et son mur pour atteindre le ravito où nos amis d’un commun accord, déposèrent leurs destriers sur le coin d’une barrière Nadar pour recharger et faire leurs petits besoins. Nouveau pincement de main et bonnes paroles pour s’élancer vers le toit de l’étape, ce Galibier, avec son entrée par faux-plat vent de face et sa fin par élévation rapide sans trop d’oxygène, ils ne savaient pas qu’ils ne se resserreraient la main que la ligne d’arrivée franchie. Le 34/29 prenant un peu d’avance sur le 34/25.





Cet obstacle franchi, il restait une longue descente vers Bourg d’Oisans. Celle-ci parsemée de tunnels mal éclairés, voire non éclairés où mon groupe faillit s’enchevêtrer, comme dans une partouze. Je pris la tangente au plus vite et dans la montée de l’Infernet, là où cela fait mal, je déposai ces noctamphobes. Les jambes répondaient bien, ce qui est de bon augure avant l’Alpe et ses 21 virages.
Bourg d’Oisans, il ne reste « que 13 km », mais lesquels ? Dernier ravito avec la femme de Patrick qui attend son cyclosportif qui, lui, a brûlé le ravito sans la voir. Qu’en dire ?, ici, même si le soleil ne brûle pas l’asphalte comme toujours,  plus personne ne peut se cacher et à chaque coup de pédale on avance, plus ou moins vite selon le plus petit braquet monté (non il n’y pas plus petit, c’est inutile d’essayer !). Enfin la station arrive et on passe tous la ligne avec un rictus de satisfaction. TDL peut se réunir et envisager la prise d’un petit apéro bien mérité.  Le temps de voir Madeleine Raskin, cyclosportive bien connue qui monte sur son Xième podium, de prendre ses ablutions et de réaliser les 13 derniers km (de descente) pour aboutir au 200 pions et au débit de boissons. Le banquet peut débuter, comme dans les BD de Gaulois.

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