Ces présentations étant faites, notre groupe prend la route de Bourg d’Oisans le jeudi, et plus précisément du Col d’Ornon où nous logeons au gîte le Chamois. Heureusement nous savons encore lire une carte et nous ne faisons pas la même erreur que des Hollandais qui sont partis dans un autre gîte le Chamois, celui-là en Savoie, dixit le patron.
Nous sommes donc accueillis par le patron et… son loup ! Paraît-il, il l’a sauvé de la mort en le recueillant en Tchéquie.. pour autant ce sera motus et bouche cousue pour obtenir de plus amples informations. Origine douteuse donc.
Installation dans les chambres, Emile et Gisèle en couple, Eric et Alexandra idem, et le quatuor restant ensemble, sur des lits superposés (note à l’attention des transalpeurs : nous, nous faisons ça à l’ancienne, tous dans le dortoir comme des guerriers ;) ). Sommeil plus ou moins difficile, Pierre-Henry ayant emporté sa trompette pour la nuit.
Vendredi matin, lever des sportifs, petit-déjeuner et en route vers la vallée pour aller se dérouiller les jambes. Petit tour à Bourg d’Oisans, premier kilomètre de l’Alpe d’Huez (pas plus) et puis remontée du Col d’Ornon (sauf pour Gus qui se sacrifie pour assurer le reportage multimédia (officiellement, car officieusement il n’a pas envie de se taper 12 bornes de montée la veille du D-DAY).
Petite douche et puis nous re-descendons en voiture à Bourg d’Oisans, petite visite au magasin « Cycle et Sports » et puis pizzeria en terrasse. Régime pizza pour certains, régime tagliatelles au roquefort pour d’autres et régime salade avec une chenille verte dedans pour Gisèle (au moins comme ça elle était sûre que ce n’était pas une préemballée (la salade, pas la chenille)).
Après avoir essayé de dialoguer avec la serveuse et de lui faire comprendre que lorsque nous demandons un grand café, ce n’est pas deux petits serrés servis en même temps, mais un café moins fort avec du lait, nous grimpons à l’Alpe pour aller chercher les dossards (et en même temps ça fait une reco pour Pierre-Henry qui ne connaît pas les 21 lacets). Nous retrouvons également le pote du facteur-grimpeur, savoir Freddy de Toulon et Philippe des Crack's de Wellin.
Place alors à un cours de math (Willy, tu me corriges si je me trompe) : il y a 3 vagues de départ : 7h00 – 7h30 et 7h50 et la descente du Glandon est neutralisée suite aux incidents des années précédentes. Bref, celui qui part dans le premier sas n’a pas intérêt à se réjouir trop vite de son classement, à tout le moins pendant au moins 50 minutes à partir de l’arrivée, le temps que ceux du 3e sans arrivent. De plus, autant ravitailler après qu’avant le tapis situé au sommet du Glandon, vu que le chrono est arrêté jusque dans la vallée. Pour les cadors, sur la ligne, autant partir 30 places derrière, rejoindre le groupe de tête et comme ça pas besoin de gagner au sprint. Bon, ça devient un peu compliqué tout ça, et puis de toute manière il n’y a qu’une chose à faire : pédaler.
La Marmotte, pour ceux qui ne le savent pas, a fait l’objet d’une OPA par nos voisins hollandais depuis quelques années, et ceux-ci représentent environ 60% du peloton au départ. Bref, ça cause partout neerlandais, nous voilà en mode Tour des Flandres ou Banque de la Poste cycling tour.
En repassant à Bourg d’Oisans sur le chemin du retour, donc, c’est l’heure de Pays-Pas-Brésil et nos voisins les tulipes sont en terrasse, rivés sur le match. Nous sommes pour le Brésil, of course, sauf Didier. Car comme dirait notre facteur-grimpeur : autant qu’ils gagnent ces hollandais, et si possible après les prolongations, ça les fait rester debout plus longtemps et ils feront sûrement la fête le soir. Donc ça fait 500 places de gagnées le lendemain. CQFD.
Retour au gîte et dernière révision des machines (et changement d’un pneu pour Gus, car une hernie suspecte menace de gangrener son Conti GP 4000, pourtant changé à peine un mois avant). Sur ce coup-là, amateurisme au TDL, car personne ne possède de pneu de rechange. Heureusement un canadien vole à son secours et lui file un Vittoria du team CSC (sans moteur).
Souper pâtes sauce moutarde-estragon, volaille et pinard pour Lance de Remichampagne. Dodo bien tôt et trompette toute la nuit pour Pierre-Henry.
Samedi 4h45, lever des troupes. Gatosport, café, jus d’orange et en route pour le sas de départ. Ben, Didier et Emile dans le sas 1, Gus et Pierre-Henry dans le sas 2 et Eric dans le sas 3.
La Marmotte, c’est une épreuve assez particulière : il faut garder ses forces tout le long, mais essayer – forcément – de ne pas s’endormir en chemin. Place tout d’abord aux 22km du Glandon pour monter à quasi 2.000m d’altitude. Ensuite la descente est neutralisée – on va finir par le savoir – et ce n’est pas une mauvaise chose, ça évite de voir des kamikazes se la jouer à la Bernard Hinault version Dauphiné Libéré 1977, tout ça pour gagner 10 places.
Place à la vallée de la Maurienne où il suffit de prendre un groupe où les hollandais fendent le vent. Ensuite, la journée commence vraiment avec les 33km du Col du Galibier pour monter à plus de 2.600m d’altitude. Cette petite côte étant gravie, descente de 42km jusque Bourg d’Oisans et puis place à la dure des dures : la grimpée de l’Alpe avec 160km au compteur. La chaleur est suffocante et à certains endroits on a l’impression de mettre sa tête dans un four. C’est réellement un grand moment de la saison, et la tête joue quasi autant que les jambes.
Pour les puristes, il faut donc ajouter environ une demi-heure aux chronos officiels pour avoir une idée du temps total sur les 174km (temps moyen, car il est certain que celui qui fait la descente à fond va mettre moins de temps, mais ça doit faire plus ou moins ça, vu que justement la descente est neutralisée pour qu’on ne soit pas tentés de faire les équilibristes).
Très belle perf pour Didier en 7h07.
Très beau chrono pour Eric en 7h13.
Pareil pour Emile en 8h05 (qui, à quelques minutes près, vérifie l'adage selon lequel on met le même temps aux 3 ballons et à la Marmotte).
8h18 pour Pierre-Henry (avec 2.500km au compteur seulement) et qui, je cite, « n’avais jamais autant souffert que dans l'alpe, quand je vois les photos franchement j'aurais pu jouer dans thriller de Mickael Jackson ».
Abandon malheureusement pour Ben, vaincu par son dos (à moins que ce ne soit pas la boîte complète de Malto qu’il s’est enfilée les 3 jours avant l’épreuve).
Sur place, nous retrouvons le Phileas Fogg du TDL, alias Alex Joris, qui lui vient de franchir Col de Vars, Col du Lautaret et montée de l’Alpe pour nous rejoindre. Une journée somme toute normale pour notre aventurier, en fait la 19ème consécutive (pour rappel de ses aventures de la XXAlps Extrem, voir les articles précédents du blog).
Petit repas et puis descente dans la vallée. Coup de chapeau au passage à ceux qui attaquent encore la montée de l’Alpe vers 18H, pour eux c’est vraiment une longue journée. Remontée du col d’Ornon – en voiture cette fois-ci – et retour au gîte pour le débriefing. Une ou l’autre bonne petite bière, plusieurs demis de rouge. Repos des coureurs, Didier en pro avec les bas de contention (il sait comme ça ce qui l’attend quand il ira au home), dodo et pour Pierre-Henry concert de trompette, cor de chasse et grosse caisse (à noter que les vieux briscards étaient encore au génépi devant le comptoir pour terminer la bouteille alors que les p’tits jeunes étaient dans les bras de Morphée depuis un bon moment...;-) ).
Dimanche matin, départ tranquille, sans décrassage (Thierry et José pardonnez-nous) et arrêt sur l’autoroute pour un repas équilibré et de récupération : Quick avec big menu et deuxième burger en accompagnement. Retour tranquille dans nos chaumières en fin de journée. Vraiment un très chouette WE team de lux, en espérant être encore plus nombreux l’an prochain !!!
Tous les classements sur http://www.sportcommunication.info/web2010/resultat.php?langue=1
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire