dimanche 25 avril 2010

Tour of Cyprus (TOC)

« Ca te botterait une semaine de vélo à Chypre ? » Les chefs ont parfois des questions qui peuvent paraître bien étranges… Une invitation pour un voyage de presse qui arrive un peu par hasard sur mon bureau et voilà comment je me retrouve sur la liste des engagés du Tour of Cyprus 2010, une épreuve au concept et au règlement quelque peu opaque. En gros, tout le monde semble le bienvenu et… on verra bien après. C’est au détour d’un Orval tempéré englouti au retour du 200 moules frites qu’une longue conversation s’engage avec Phil. Peu d’arguments sont finalement nécessaires pour convaincre le poulet de 6 semaines de venir faire rôtir ses mollets de coqs sous le soleil de l’île la plus chaude d’Europe. La grande aventure et l’exotisme débutent dès… Zaventem. Excité comme un jeune loup, je déguène sans doute trop vite ma carte d’identité au check in. La charmante hôtesse croit sans doute à un holdup mais le butin n’est pas celui que j’attendais : « Désolé monsieur mais vous n’êtes pas sur la liste des passagers, nous ne pouvons rien faire pour vous. » Je laisse donc partir mon leader seul vers Larnaka. Tout juste le temps de lui glisser son petit jus, son mars et son bidon de malto dans sa mallette qu’il faut déjà mettre sur pied le plan B. C’est finalement depuis Amsterdam que je rejoindrai l’île de la méditerranée le lendemain. Arrivé sur place, je constate que lpd6s n’a pas perdu de temps : il a déjà réquisitionné une cyclocrosswoman pro américaine (mais installée en Belgique) et son compagnon sous la bannière du Team Belgium. Au départ de la première étape, les regards des deux membres du Team de Lux en disent long sur l’inquiétude qui les habite. Les mollets des autres concurrents sont tout bronzés, tout musclés et sacrément affûtés. C’est que la neige, le froid et les longues séances de rouleau dans le garage, les Maltais, les Libanais, les Israéliens et les Grecs ne connaissent pas vraiment. Comme dirait Gus : « Ca va chier dans le ventilo les gars ! » C’est qu’au menu du jour, c’est entrée, plat et dessert d’une seule traite : 115 bornes pour 2642m de dénivelé. Dur dur. Le soleil et la magie d’un décor semblable à la garigue marseillaise en plein mois de juin nous font toutefois oublier la douleur. Dans un peloton très international, la convivialité est le maître mot. On parle matériel avec un Maltais avant d’évoquer le Tour des Flandres avec un Anglais. La phrase est sans doute bateau mais c’est beau de voir comment une même passion peut réunir des gens de toutes les cultures. L’organisation est au poil. Chaque jour nous sommes escortés par une voiture et deux motos de la police ainsi qu’une horde de Harley. Les parcours sont à couper le souffle. On passe du massif du Trodos et ses sommets à plus 1.500m au bord de mer et à une méditerranée d’un merveilleux bleu azur. Sportivement, Phil fait excellente figure bataillant avec des coursiers Maltais (l’équipe nationale était présente) et Israéliens et partage des relais avec le champion du Liban de contre-la-montre. Le dernier jour, sur l’étape la plus facile au programme on s’arrache pour accrocher le peloton de tête et partageons un vrai moment d’équipe en rentrant à deux sur la tête après un saut de chaîne de Phil. C’est difficile de résumer en peu de mots une semaine aussi riche en émotions, images et rencontres. Pour ceux qui veulent découvrir cette aventure dans de plus amples détails, rendez-vous sur http://teamdeluxtransalp.skynetblogs.be/ ou dans le Cyclo Passion du mois de mai (il faut bien vendre sa soupe…) où une superbe interview du poulet de 6 semaines vous attend. Ici Larnaka, à vous Arville Quentin

mardi 6 avril 2010

Tour des Flandres

Par Gus.
Samedi 3 avril 2010, comme le veut la tradition, nous partons en procession pascale du côté de chez les flahutes. D’un côté les vrais flahutes (Francis, Thierry et Christian) sur le 260km, de l’autre les 2/3 de flahutes (Damien, Quentin, Emile, Augustin, Marcel et un renfort de choix : Thierry Stevens) sur le 150km. Interdit de départ, non pas par l’UCI – encore que, il faudra vérifier – mais par son coach : Phil. Les 2/3 de flahutes prennent donc la route en temps et heure, vu que Cassou n’est pas présent cette année. Après un crochet chez Van Eyck à Alost, atterrissage en douceur à Ninove par les petits chemins pour éviter de devoir se garer à 5 bornes du départ le long de la 4 bandes. En effet, comme de coutume, c’est la sortie de l’année pour nos voisins du nord, et il faut bien caser quelque part toutes les voitures qui amènent les 19.000 participants au départ. Préparation des hommes et des vélos, 11H du matin au clocher de tous les villages environnants et c’est parti pour une belle ballade pour manger des bergs et des kassei.
45 km pour s’échauffer en direction d’Oudenaarde et, à tout le moins, pour se prendre durant une bonne demi-heure des trombes d’eau sur la figure. Un vrai temps de flahute. Petit cadeau des organisateurs : la Paddestraat, bien que non présente cette année sur le parcours des pros, est au menu des cyclos. Heureusement, ils ont eu le bon goût de la placer côté faux-plat descendant. A Oudenaarde, donc, nous retrouvons les vrais flahutes. Le maître nous apprend que sa vue baisse et qu’il a loupé une rigole. Vu que son vélo n’était pas du même avis que lui sur la trajectoire à prendre, chacun est parti de son côté et bardaf ce fût l’embardée, heureusement sans dégâts importants. Après, c’est l’heure de commencer les choses sérieuses et d’attaquer les difficultés. Petit tour en région wallonne du côté du Mont de l’Enclus et enchaînement avec le Knokteberg. Après c’est la descente vers Berchem pour aller directement chercher le Vieux-Kwaremont. Contraste assez saisissant : d’un côté la grand route et au fond la centrale nucléaire, de l’autre cet infâme boyau pavé et gluant qui remonte la colline. C’est ça le Ronde : une épreuve d’un autre âge.
Juste après une petite descente, on attaque le Paterberg.

Hésitation interdite, sinon c’est pied à terre assuré (encore plus si mémé est de sortie).

Et 5km plus loin, c’est parti pour le Koppenberg. Pas de miracle cependant, c’est comme le ring de Bruxelles un jour de neige cet hiver : a pied.

Les difficultés s’enchainent alors : Steenbeekdries, Taaienberg, Eikenberg. Pas de chance toujours pour notre liégeois de Saint-Hubert qui crève deux fois et déchire un pneu. Quentin, le buffle d’Anhée, nous montre que perdre du poids et sortir d’un stage à Riccione et du Tour de Chypre ça aide drôlement : il se la joue à la Cancellara, tout assis et avec les watts. Nous voilà tous en mode Devolder. Par ailleurs, vu que nous prenons la peine de voyager jusque là, autant le faire sérieusement : secteurs pavés jusqu’au bout et interdiction de prendre la rigole. Après, place au secteur modifié de la course avec 4 secteurs pavés qui se succèdent avant le Molenberg, dont notamment le Holleweg et la Kerkage. Pur bonheur pour les rouleurs, l’enfer pour les secs et légers (chacun se classera dans la catégorie qu’il veut). Phil, qui heureusement n’est pas interdit de gsm, nous coache à distance par sms. Molenberg, Leberg, Berendries… Et bris de chaine pour Christian. Heureusement il dottore Francisque le dépanne avec une attache rapide.
Ten Bosse, personne ne se prend pour Museeuw, faut dire que la fatigue commence à se faire sentir. Et puis la pluie revient de plus belle. Enfin, voici le moment-clé du jour : le Muur de Grammont (un monument que Damien a d’ailleurs voulu faire découvrir à sa petite famille un jour en rentrant de la mer, mais pas de chance c’était en plein carnaval, ça lui apprendra à vouloir faire des recos non autorisées). Un super moment, des spectateurs un peu partout, une chouette ambiance. Et puis aussi un clown qui tombe devant moi, m’obligeant à mettre pied à terre. A peine le temps de me retourner d’un côté que la grande carcasse de Damien chute en plein milieu… et de l’autre côté que Christian met pied à terre. Bref, nous bloquons tout le Mur, ça gueule à l’arrière, mais au moins ils se souviendront de nous.

Bientôt la fin du chemin de croix, le sommet approche !

Descente rapide et puis place à la côte de Damien. Ca passe plus ou moins (enfin plutôt moins que plus, faut dire que le pavé est mouillé et pas trop super sur le haut).

Après il ne nous restait plus qu’à lâcher les chiens, vent dans le dos, vers la ligne à Merbeeke, que nous franchissons comme les pros. Petit toilette rapide à la voiture et nous retrouvons sous le chapiteau le dandy de lidge, alias Marcel, qui avait fait son Jacky Durand, ou la journée en solitaire devant le groupe. A tout le moins il sera le seul d’entre nous à être passé à temps pour se faire photographier.

3ème mi-temps correcte avec une tongerlo ou l’autre.

Enfin, nous sommes quand même quasi les derniers, pour le principe.

Ne regardez pas le bas du dos de la fille derrière Francis, svp !!!

Retour dans nos chaumières. Enfin, pas avec tout le matériel, vu que Damien, sans doute jaloux de mes roues campagnolo à 50 rayons et à 5 kilos la paire, est reparti avec dans sa voiture. Tot straks. Ici Meerbeke, à vous Villers-sur-Lesse.